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lundi 26 août 2019

ATLANTIC

Type :  goélette  à trois mâts.
Gréement :  Voiles à corne et flèches sur  les 3 mâts. 3 focs, 1 trinquette.

Matériaux : Coque en acier. Pont en teck. Mâts en alliage d'aluminium.
Date et lieu de lancement : Réplique : 2008 au chantier Van der Graaf, à Hardingsveld - Giessendam (Pays-Bas, sud-est de Rotterdam sur le Rhin) 
    Original : 1903 au chantier Townsend et Downey, à New-York.Plan de William Gardner.
Autres noms : aucun ; un nom aussi célèbre ne se change pas...
Utilisation initiale : voilier de croisière.
Dernière nationalité connue : Néerlandaise ?
Dernier port d'attache connu :  ?
Dernière utilisation connue : Voilier de croisière et de course.
Signification du nom : Atlantic : comme l'océan du même nom, sur lequel le voilier a tant navigué...
Longueur hors-tout : 69 m
Longueur de la coque : 56  m
Longueur à la flottaison : 42  m
Largeur maximale :  8,8 m
Tirant d'eau maximal : 5 m
Tirant d'air :  45 m
Déplacement : 395 t .
Surface maxi de voilure : 1750 m².

État : neuf.

   Avant : Étrave sans guibre, convexe, élancée.

  
Arrière : Voûte très élancée. 
  

 






   Coque : noire.
   Superstructures : roufs discrets.


       Atlantic est une goélette à trois mâts, lancée en 2008 et mise en service en 2010.
       C'est la réplique du fameux voilier qui est resté le plus rapide sur la traversée de l'Atlantique (entre New York et le cap Lizard) jusqu'à ce que Éric Tabarly batte ce record en 1980, avec seulement 4 hommes à bord. Le record avait été établi lors d'une course organisée par l'empereur d'Allemagne ("Kaiser's Cup"). Atlantic, commandé par Charlie Barr, secondé par un équipage de 50 hommes "triés sur le volet" ,en 12 jours et 4 heures. Éric Tabarly, sur Paul Ricard, avec seulement 4 hommes à bord. a parcouru la même distance en 10 jours et 5 heures. Il a fallu attendre 2002 pour qu'un monocoque,  Windrose,  batte le record, en 11jours et 10 h. Bien sûr, depuis, le record a été plusieurs fois battu par des multicoques ; le trimaran géant  Banque Populaire n'a mis que 3 jours et 5 h pour effectuer le parcours : c'est le progrès, mais cela n'enlève rien au record d'Atlantic, qui  en plus, était un magnifique voilier.
        Atlantic, la goélette d'origine, dessinée par William Gardner, avait été lancée en 1903. Après son record, elle a beaucoup navigué à travers l'Atlantique et en régates ; elle a été mobilisée lors des 2 guerres mondiales. Abandonnée par la suite, elle a été conservée comme restaurant, puis comme réservoir de carburant. Elle a finalement été démolie en Virginie, en 1982.
        La réplique, qui a gardé le même nom, a été mise en chantier par  le Néerlandais Ed Kastelein, à la suite de plusieurs très beaux yachts, notamment Eleonora, la réplique de Westward. Elle peut embarquer 12 personnes en croisière, avec un  équipage de 11 membres. En 2010, la goélette a pour la première fois participé aux régates royales de Cannes. Elle y était également en 2011, ainsi qu'à Saint-Tropez.

dimanche 17 juin 2018

CORENTIN

Type :  lougre à trois mâts.


Gréement :  Mâts en bois, en une seule partie ; le grand mât a une forte quête vers  l'arrière. Seul le grand mât peut porter un hunier. Bouts-dehors avant et arrière, relevables pour faciliter les manœuvres au port. Les vergues restent hautes en usage normal et les voiles se carguent contre les vergues et les mâts.


 Les voiles sont aujourd'hui en une seule pièce et munies de bandes de ris. Au début (sur la photo ci-dessous, prise à Douarnenez 1996)  la grand-voile et la misaine étaient plus petites, et on rajoutait des "bonnettes" sous la bordure  pour augmenter leur surface

Matériaux : coque, pont et espars en bois (coque en chêne)

Date et lieu de lancement : 1990 sur le terre-plein de Locmaria, à Quimper (Finistère)
Autres noms : Aucun, mais le lougre ayant servi de modèle s'appelait L'aimable Irma .
Utilisation initiale : voilier de croisière et de sorties à la journée (réplique)
L'aimable Irma  était un caboteur du milieu du dix-neuvième siècle.
Dernière nationalité connue : Française.
Dernier port d'attache connu : Quimper ; mais le bateau est généralement basé à Concarneau
Dernière utilisation connue : Voilier de croisière et de promenades.

   Signification du nom : Corentin est le saint patron de la ville de Quimper , ou Kemper en Breton : la cathédrale porte son nom. ; la ville s'appelait Quimper-Corentin jusqu'au dix-huitième siècle. 
   Premier évêque de Kemper, au quatrième siècle, c'est un des sept saints fondateurs de Bretagne. C'était le "conseiller " du roi Gradlon. Il est célèbre, notamment, pour avoir élevé un poisson auquel il prélevait un morceau chaque jour ; ce morceau, qui le nourrissait miraculeusement, repoussait. Autre miracle, il aurait sauvé le roi Gradlon lors de la submersion de la ville d'Ys.
    Il existe aussi une chapelle Saint-Corentin à l'ile de Sein ; elle a été chantée par Louis Capart dans sa célèbre "Marie-Jeanne-Gabrielle". Mais la statue du saint a été volée. Elle faisait la pluie et le beau temps : les pêcheurs de l'île tournaient la statue pour faire changer de direction au vent ; ils la punissaient, quand ils étaient déçus, en la tournant face contre le mur et en la recouvrant de goémon. 
    Le pavillon de tête de mât est celui de Kemper. la couleur d'ensemble est le bleu : Kemper est la ville du pays Glazik (glaz veut dire bleu). Les hermines représentent la Bretagne, et le bélier est l'emblème de la ville.

     
Longueur hors-tout : 30 m
Longueur de la coque : 18  m
Longueur à la flottaison :  14 m.
Largeur maximale :  5,1 m
Tirant d'eau maximal :  2,1m
Tirant d'air :  23 m
Déplacement : 80 t .
Surface maxi de voilure :  266 m².


   État : régulièrement entretenu.

   Avant : Étrave  faiblement inclinée. Long bout-dehors  horizontal relevable



   Arrière : Arcasse + tableau décoré . Le tableau porte le nom du bateau et le nom du port d'attache. Il n'est pas copié sur celui de L'aimable Irma mais sur celui d'un autre lougre, Le Landais. Queue de malet relevable pour l'écoute de tapecul.

 

  
  Coque : Noire, liston blanc
 Superstructures :Rouf jaune caractéristique entre le grand mât et le mât de tapecul.

       Corentin a été construit en plein centre ville de Quimper., sur la cale de Locmaria où il a été lancé. C'est la réplique d'un type de caboteurs du dix-neuvième siècle appelés lougres de l'Odet. Ces bateaux, très nombreux,  étaient réputés rapides et appelés trois-mâts bretons ou trois-mâts fous. Ils transportaient du vin, du blé, du charbon, du bois, des faïences et bien d'autres marchandises : pendant longtemps, le centre ville  de Quimper était un vrai port de mer, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Cependant, Corentin vient souvent hiverner près de la faïencerie Henriot, et il existe encore un port en aval, au Corniguel, surtout fréquenté par des sabliers et des vedettes de promenade. 
     Les ports fréquentés par les lougres quimpérois étaient les ports français (notamment Bordeaux, pour le vin) et espagnols (Bilbao) du golfe de Gascogne ; vers le nord, ils allaient chercher la rogue (œufs de morues, servant à appâter les sardines) jusqu'en Norvège (Bergen).
          Sans atteindre la finesse des bisquines, auxquelles il ressemble par son gréement (3 mâts et voiles au tiers), c'est quand même un bateau élégant et puissant.
         Corentin est utilisé surtout pour des promenades à la journée, au départ de Concarneau, son véritable port d'attache pendant la belle saison ; mais il pratique aussi des croisières de plusieurs jours, vers l'Angleterre ou l'Irlande, ou encore pour aller pêcher les thons aux lignes traînantes ; sur la photo ci-dessous, on voit le lougre descendre l'Aven, entre Pont-Aven et Port-Manec'h ; les tangons, de chaque côté du grand mât, montrent qu'il part pour pêcher les germons dans le golfe de Gascogne.
      Comme d'autres voiliers traditionnels, le bateau a été géré par la compagnie Gouelia, (du breton Goueliad, qui veut dire voile) de Quimper, qui regroupait les différentes associations propriétaires des bateaux. et recevait les demandes de personnes et de groupes voulant embarquer.
     Aujourd'hui, il est géré par les vedettes de l'Odet  et fait surtout des sorties journalières vers l'archipel des Glénan, au départ de Concarneau, durant la belle saison.
     Il participe à de nombreux rassemblements de voiliers anciens, dans toute la Bretagne. Il était en 2014, au rassemblement "Vilaine en fête", et est remonté jusqu'à Redon ; il participait aussi à Temps-fête 2014, à Douarnenez, à Brest et à DZ 2016, à Temps fête 2018, etc.
    L'équipage comprend 3 marins. Il peut embarquer jusqu'à 12 personnes en croisière, 27 pour des promenades de  la journée et 90 pour des réceptions à quai.
     De loin et à contrejour, on pouvait assez facilement confondre Corentin et La belle Angèle, qui fréquente le même secteur de navigation. Le doute sera levé par la couleur des voiles (marron sur la Belle Angèle, blanches sur Corentin) et par la présence d'un rouf caractéristique sur Corentin. Cela ne concerne plus maintenant que des identifications sur des photos anciennes : La Belle Angèle n'existe plus, hélas. Un échouage tragique à la sortie de l'Aber-Wrach, en septembre 2017, suivi de la destruction totale du bateau. naufrage qui a entraîné la mort du patron, tombé à l'eau et repêché trop tard.

mercredi 25 octobre 2017

LA BELLE ANGÈLE

Naufragée et détruite en octobre 2017.

Type :  lougre à trois mâts, chasse-marée.
La Belle Angèle remontant l'Aven le samedi 29 août 2015

naguère, le hunier était marron.
la Belle Angèle à l'échouage à Pont l'Abbé

Gréement :  Mâts en bois, en une seule partie ; le grand mât  et le mât de tapecul ont une forte quête vers  l'arrière. Seul le grand mât peut porter un hunier. Bouts-dehors avant et arrière, relevables pour faciliter les manœuvres au port. Les vergues restent hautes en usage normal et les voiles se carguent contre les vergues et les mâts.


Matériaux : coque, pont et espars en bois.

Date et lieu de lancement : 1991 à Pont-Aven ; construit par les charpentiers du chantier du Guip de l'île aux Moines (Golfe du Morbihan), à partir des plans de François Vivier, réalisés d'après des photos de L'Utile (construit à Redon).
Autres noms : Aucun, mais le modèle s'appelait L'Utile.
Utilisation initiale : voilier de croisière et de sorties à la journée (réplique)
L' Utile était un borneur (le bornage est du cabotage à très courtes étapes)  et un chasse-marée.
Dernière nationalité connue : Française.
Dernier port d'attache connu : Pont-Aven (Finistère sud, quartier de Concarneau) ; mais le bateau est généralement basé à Concarneau.
Dernière utilisation connue : Voilier de croisière et de promenade ; désormais détruit.

   Signification du nom : La Belle Angèle st le nom d'un célèbre tableau de Paul Gauguin (1848 - 1903), peint à Pont-Aven en 1889. La toile fait partie de la collection du musée d'Orsay, à Paris. Le modèle, qui pose en costume breton, s'appelait Angèle Canévet et était hôtelière ; son mari, Frédéric Satre, a été, par la suite, maire de Pont-Aven. Les 2 époux n'ont d'ailleurs pas apprécié le portrait. Paul Gauguin est sans doute la personnalité la plus célèbre ayant habité Pont-Aven, et le bateau porte ce nom en son honneur. Une rue de Pont-Aven porte le même nom et une statue de Gauguin ornait une des principales places du bourg. Elle a disparu depuis les travaux qui ont eu lieu sur la place ; si quelqu'un sait ce qu'elle est devenue ...
     Le nom est plus poétique que celui du chasse-marée qui a été pris comme modèle pour la réplique, L'Utile.
  
Longueur hors-tout : 24,5 m
Longueur de la coque : 14,5  m
Longueur à la flottaison :   m.
Largeur maximale :  4,6 m
Tirant d'eau maximal :  2 m
Tirant d'air :   m
Déplacement : 35 t .
Surface maxi de voilure :  195 m².


   État : naufragé et détruit par la mer en octobre 2017..

   Avant : Étrave  faiblement inclinée. Long bout-dehors  horizontal relevable


   Arrière : Voûte + tableau peint en blanc, portant le nom du bateau et les initiales du quartier maritime d'immatriculation : CC pour Concarneau) ; barre franche.


  Coque : Noire, liston blanc, lisse de pavois verte.
  Superstructures : Panneaux et descentes. Le rouf, entre le mât arrière et le mât de tapecul, n'est pas plus haut que le pavois et n'est pas visible de profil.
       La Belle Angèle a été construite par l'association "La Belle Angèle", qui en reste propriétaire et organise une fête autour du bateau, chaque année (à la fin du mois d'août), au port de Pont-Aven. Elle a participé, après son lancement en 1992, aux fêtes de Brest et au concours "bateaux des côtes de France".
        C'est la réplique d'un chasse-marée de l'Aven, l'Utile, lancé en 1870 à Redon (Ile et Vilaine), qui appartenait à un armateur de Pont-Aven, Léon Satre. Ce type de bateau servait au transport des sardines, pendant la saison de pêche : il allait chercher les poissons sur le bateau de pêche (qui pouvait ainsi continuer son activité) et le rapportait à la conserverie le plus vite possible; Il fallait donc un voilier capable de bonnes performances. En-dehors de cette activité saisonnière, le bateau assurait un rôle plus classique de borneur (transport  de marchandises de port en port) le long des côtes atlantiques, ainsi que le ravitaillement des îles. Une caractéristique importante est le faible tirant d'eau, qui permettait la remontée des rias jusqu'à Pont-Aven, Quimperlé ou Hennebont, ainsi que l'accès à des petits ports comme Doëlan.
         De loin et à contre-jour, on peut assez facilement confondre La Belle Angèle et Corentin (qui est un peu plus grand). Les voiles marron de La Belle-Angèle sont alors le meilleur critère distinctif. On remarquera aussi que le chasse-marée de l'Aven ne possède pas de rouf entre les 2 mâts, contrairement au lougre de Quimper.
          L'association possède 5 autres voiliers, beaucoup plus petits  (certains en travaux de restauration). Le chasse-marée pratique la navigation côtière, surtout en Finistère sud et en Morbihan. Il fréquente de nombreux rassemblements de voiliers traditionnels et était même à l'Armada de Rouen en 2003.

     Comme d'autres voiliers traditionnels, le bateau a été géré par la compagnie  Gouelia (du breton Goueliad, qui veut dire voile), de Quimper, qui regroupait les différentes associations propriétaires des bateaux et recevait les demandes de personnes et de groupes voulant embarquer. Cette compagnie a disparu et la gestion est maintenant assurée par Étoile Marine, l'armement de St-Malo créé par Bob Escoffier.
      L'équipage est de 2 marins ; Le bateau peut embarquer au maximum 10 personnes en croisière (8 adultes et 2 enfants), 23  en promenade de la journée et 40 personnes peuvent s'installer à bord pour des réceptions. 
       L'intérieur est soigné et confortable.

      La Belle Angèle participe à de nombreux rassemblements de voiliers traditionnels. Elle était à la semaine du Golfe du Morbihan 2013 mais pas en 2015.Elle a participé , par contre, à la fête des Chants de marins à Paimpol 2015. Chaque année, fin août, a lieu une fête en son honneur au port de Pont-Aven, avec la participation de nombreux voiliers (en 2015, parmi les voiliers les plus gros, on remarquait Popoff, St  Michel II, Marche avec, etc.
      
  Dramatique nouvelle, le 17 octobre 2017 : la Belle Angèle s'est échouée à la sortie de l'AberWrach, dans le Finistère Nord, en revenant de Saint-Malo à Pont-Aven ; Le patron du bateau est malheureusement décédé. le bateau sortait du port ; devant la hauteur des vagues qui entraient dans le chenal, l'équipage aurait tenté de faire demi-tour ; mais une déferlante l'aurait drossé contre les roches qui bordent le chenal. Les autres équipiers ont pu être sauvés, puis l'épave s'est retrouvée très haut sur les rochers. En raison des dégâts sur la coque et de la houle persistante, elle était impossible à renflouer. Elle a fini par se déséchouer, a parcouru environ 10 milles pour s'échouer finalement, cassée en plusieurs morceaux, au pied du phare de Pontusval (Brignogan).