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dimanche 30 août 2015

L'HERMIONE


Type : Trois-mâts carré (réplique de frégate française de 1779).
L'Hermione entrant en baie de Douarnenez
L'Hermione en baie de Douarnenez,, par le travers du phare du Millier 


L'Hermione par 3/4 arrière
L'Hermione devant le port du Rosmeur, à Douarnenez
                    Ces photos ont été prises lors des essais du navire, en octobre 2014.

Gréement : 3 vergues sur les 2 premiers phares ; 2 vergues et brigantine au mât d'artimon ; voiles d'étai ; 1 civadière sous le beaupré.
L'Hermione, par le travers de Port-des-barques, le 7 septembre 2014
l'Hermione dans son bassin, en octobre 2012

maquette de l'Hermione, exposée sur le chantier, et montrant la voilure complète

Matériaux : Coque et pont en bois (chêne). Mâts en bois, à chouques, en 3 parties (2 parties pour le mât d'artimon).

Date et lieu de lancement :  2011 à Rochefort (Charente Maritime) ; Original en 1779 à l'arsenal de Rochefort, sur des plans d'Henri Chevillard ; échoué et coulé en 1793 

Nom lors du lancement : L'Hermione.
Autres noms : aucun
Utilisation de l'original : Frégate française, célèbre par le voyage de La Fayette vers les USA.
Dernière nationalité connue : Française
Dernier port d'attache connu : Rochefort
Dernière utilisation connue : Musée à flot et naviguant.
État : neuf

Signification du nom : Hermione était le nom de la frégate du marquis de La Fayette. C'est le nom d'un personnage de la mythologie grecque, fille d'Hélène de Troie et de Ménélas

Longueur hors-tout : 66 m
Longueur de la coque :  46,5 m
Longueur à la flottaison : m
Largeur maximale : 11,5 m
Tirant d'eau maximal :  m
Tirant d'air : 47 m
Déplacement : 1200 t
Surface maxi de voilure : 2200


Coque : Noire, bande jaune dans laquelle se trouvent les sabords. ceux-ci laissent le passage à 13 canons sur chaque bord; Seuls quelques-uns d'entre eux peuvent tirer (et à blanc seulement, évidemment)

Superstructures : aucune

Avant : étrave à guibre ; beaupré  ; vergue de civadière ;  Figure de proue : un lion peint en jaune. Gaillard peu élevé.





Arrière : dunette peu élevée, tableau arrière avec fenêtres.





Coque : Noire, bande jaune dans laquelle se trouvent les sabords.
superstructures : gaillard et dunettes, peu visibles de l'extérieur.

le gaillard d'avant de l'Hermione

     L'Hermione est la réplique d'une frégate de la fin du XVIII ème siècle. Elle est célèbre pour avoir transporté le jeune Marquis de La Fayette en Amérique du Nord : répondant aux demandes de Benjamin Franklin, il apportait de l'aide aux Américains ; ceux-ci avaient déclaré leur indépendance en 1776 et devaient la défendre par une guerre contre les Anglais.
    L'Hermione faisait partie d'une série de 4 frégates, considérées comme bons voiliers ; les 3 autres étaient La Courageuse, La Fée et La Concorde. Cette dernière a été capturée par les Anglais et utilisée par la Royal Navy ; Ce sont ses plans qui sont parvenus jusqu'à nous, les autres ayant été perdus.  ce sont donc eux qui ont servi à la construction ; l'aspect extérieur de la frégate actuelle a été déterminé par des peintures représentant l'Hermione elle-même.
    L'Hermione allait apporter du renfort à la flotte de Brest, qui combattait les Anglais, alors que la Terreur faisait rage, quand elle a fait naufrage le 20 septembre 1793, en quittant Nantes : elle s'est échouée (par temps calme) sur la partie est du plateau du Four, en face du Croisic, suite à une erreur du pilote de Loire. La coque déchirée, elle s'est couchée sur le flanc à marée descendante et a rapidement été détruite. En 1984 l'épave a été identifiée, parmi les nombreux restes de navires éparpillés sur ce plateau rocheux autrefois dangereux, aujourd'hui signalé par un phare et bien balisé. Elle a été expertisée en 1992 (voir le site détaillé).
       
    Le projet de construction d'une réplique est né la même année et la construction a débuté en 1997. Cette construction, organisée par une association dont le président est Érik Orsenna (écrivain de marine et académicien) s'est déroulée au fur et à mesure de l'arrivée des fonds (donations, cotisations des adhérents, vente des billets aux visiteurs, etc...). Celle de la frégate de La Fayette avait duré 11 mois : les journées de travail étaient longues, les ouvriers nombreux et assistés par des forçats. Malgré l'utilisation de quelques techniques et appareils modernes (machines électriques), il aura fallu 14 ans à une équipe réduite d'ouvriers pour que le projet devienne un magnifique navire.

quelques images de l'Hermione en chantier (septembre 2007)
     Fallait-il motoriser le navire ? sans propulsion mécanique, il risquait de rester un bateau-musée, incapable de quitter un port ou de le quitter sans assistance d'un remorqueur. En pleine mer, il lui aurait fallu une escorte : les exigences de sécurité ont changé depuis La Fayette ; et, d'ailleurs, on sait que la carrière de la première Hermione n'a pas eu besoin des canons anglais pour mal finir.
     Une propulsion classique avec ligne d'arbre et grande hélice, aurait été difficile à installer : on a préféré un moteur diésel intérieur, servant de générateur,  et deux moteurs électriques. Ceux-ci, des P O D (propulseurs omnidirectionnels) sont peu encombrants ; , ils peuvent, comme leur nom l'indique, tourner sur 360°. Sur un ou 2 propulseurs, le navire peut ainsi manœuvrer "facilement".

    La  cale sèche, où le navire a été construit sous un toit provisoire, a lentement été remplie d'eau, puis l'Hermione a été remorquée dans un bassin à flot voisin, en 2011.

      Les finitions, la pose des mâts et du gréement y ont été réalisées ; puis les voiles ont été gréées et essayées en mai 2014. 
      Le 6 septembre 2014, tout était fin prêt, les mâts de hune calés pour diminuer le tirant d'air (beaucoup trop grand pour le viaduc de Martrou) ; mais la porte du bassin, récalcitrante, n'a pu être débloquée. Après cette grosse frayeur pour les organisateurs, la frégate a enfin pu sortir, durant la nuit, de la cage où elle était prisonnière, et rejoindre le bassin du port de commerce. 
L'Hermione, à quai au port de commerce : remarquez les mâts de hune calés (descendus) pour passer sous le viaduc de Martrou.

      Et c'est le dimanche 7 septembre que, en fin d'après-midi, elle a pu goûter à l'eau boueuse, mais salée de l'estuaire de la Charente. Enfin libre, sans barrières, sans tentes pour V I P, etc, et pouvant être enfin admiré en entier par un très nombreux public admiratif et enthousiaste.
  Car, être en cage, pour la frégate de la Liberté, c'était quand même un drôle de paradoxe... Normal de payer pour monter à bord, pour visiter ; mais, payer pour voir un navire de l'extérieur, c'était vraiment une nouveauté.

L'Hermione flotte enfin sur de l'eau salée, par le travers de Port-des-barques
    Restait à remettre les mâts de hune en place, ce qui a été fait le lendemain. La frégate a quitté l'île d'Aix mercredi 10 septembre et a fait  des essais jusqu'à l'escale à Bordeaux du 7 au 13 octobre 2014.  (Nous venons de voir, comme des milliers de spectateurs, son entrée dans le grand port de Gironde). Puis, une escale technique, beaucoup plus discrète, a eu lieu à l'arsenal de Brest (17 au 20 octobre). On peut suivre sa route sur Marine Traffic. En septembre, les essais ont été contrariés par la panne d'un POD.

Sur cette photo, on remarquera que le mât de hune du grand mât est toujours calé
Au mouillage, près de l'île d'Aix : les trois mâts ont désormais leur hauteur normale
   L'équipage comprend 79 personnes  dont 17 marins professionnels, 54 volontaires (autant de femmes que d'hommes) ; éventuellement 6 passagers (reporters, par exemple). Les marins dorment sur des hamacs.
       En fait les volontaires se relaieront lors des grands voyages : il en a été recruté 200, sur 800 candidats. 200, c'est le nombre de marins qui embarquaient sur la frégate de La Fayette. Mais il ne suffisait pas de faire avancer le navire : il fallait en plus faire la guerre, servir les canons, etc.
        Le commandant était Yann Cariou, un Breton de Plogoff qui a commencé une carrière de marin de l'État sur le Mutin puis sur l'Étoile (qu'il a commandée, réalisant notamment une croisière en Islande, là où travaillaient les morutiers paimpolais) . Par la suite, sur les "bateaux gris" de la Marine nationale ; il  a terminé sa carrière comme pilote à Toulon, manœuvrant notamment le porte-avions Charles de Gaulle. Il n'a jamais oublié sa passion pour les voiliers. De 2009 à 2011, il a commandé le Belem avant d'être choisi pour commander l'Hermione. Le Chasse-Marée lui a consacré un article dans son numéro 252, d'août 2013.
           Quant au second, il s'agissait d'une jeune femme de 29 ans, Charlène Gicquel, elle aussi bretonne.

     L'Hermione a quitté Rochefort le 17 avril 2015 pour une traversée de l'Atlantique et la visite de nombreux ports de la côte est de l'Amérique du nord, berceau des USA (par les Canaries ; Yorktown a été la première escale, St Pierre et Miquelon la dernière). Il a participé à une grande parade à New York, le 4 juillet, jour de l'Independance day. Après une très belle traversée de l'Atlantique, elle est arrivée à Brest, le lundi 10 août, comme prévu sur son programme ; elle y a reçu un accueil exceptionnel, avec tous le bateaux traditionnels brestois et 20 000 spectateurs.Elle y est restée une semaine ; puis, après avoir longé la côte jusqu'à Bordeaux, la frégate est revenue à Rochefort le 29 août.
    Elle était à nouveau présente dans le grand port finistérien pour les Tonnerres de Brest 2016. Elle devait réaliser un nouveau voyage en Amérique (Floride, Louisiane) en 2018 ou 2019. On avait parlé aussi d'un voyage en Inde. mais différents problèmes ont empêché ces projets. L4hermione a fait un voyage en Méditerranée en 2018. Puis le Commandant Cariou a été remplacé par un autre ancien commandant du Belem, Gweltaz Thirion, qui a assuré la saison 2019. Celle-ci a été notamment marquée par la participation de la frégate à l'Armada de Rouen En 2020 et durant la première partie de 2021, le navire est resté immobilisé à Rochefort, à cause des complications liées à l'épidémie de covid. En septembre 2021, elle est partie pour Bayonne ou de grands travaux sont à faire : des problèmes, annoncés comme "sérieux" sont apparus sur la coque, à bâbord, à l'arrière et les travaux doivent durer longtemps. Il s'agit de polypores et de lenzites, qui se sont développés dans des endroits où l'eau douce s'est infiltrée, surtout par le pont. Le navire a été déplacé dans les Pyrénées-Atlantiques et mis en cale sèche à Anglet, entre la mer et Bayonne. L'exploration de la coque a montré de gros dégâts, dans des endroits inaccessibles sans démontage d'une partie importante de la structure. Le chantier brestois du Guip participe aux travaux, sur lesquels la fondation ne communique pas beaucoup  Ils sont cependant visitables par le public (fermé du 8 au 22 mars 2024, reprise le 23 mars) On parle d'un possible achèvement en 2025, mais ce n'est pas certain du tout.

     Voici quelques liens avec des sites intéressants sur l'Hermione :
 -   info L'Hermione fin février 2024
      Le chantier en 2012  (par Françoise Massard ; nombreuses photos)
      L'Hermione sous voiles (de F Massard également)