vendredi 11 septembre 2015

LA BOUDEUSE


Type :  trois-mâts goélette.
                       Ces photos montrent La Boudeuse en restauration sur le sillon de Camaret, en 2004.


                                      La Boudeuse, lors de son départ de Brest, le 9 novembre 2009

    Gréement : Mâts en acier, en 2 parties ; 3 voiles carrées sur le phare de misaine (fortune carrée et 2 hunier à vergues fixes.  Voiles d'étai entre le mât de misaine et le grand mât  (la basse voile d'étai est bômée, ainsi que la trinquette). Voiles à corne et flèches sur le grand mât et le mât d'artimon. 13 voiles. Le phare carré de misaine est incomplet, mais les voiles d'étai entre les 2 premiers mâts font que ce gréement peut néanmoins être classé dans les trois-mâts goélettes.

Matériaux : Coque et pont en acier.
Date et lieu de lancement : 1916 à Vlaardingen, près de Rotterdam  (Hollande méridionale) par le chantier Vigge.
Autres noms :  Mari, Sudersand  Grimso, Elsa, Vida.
Utilisation initiale : Ketch harenguier hollandais.
Dernière nationalité connue : Française.
Dernier port d'attache connu : Fécamp.
Dernière utilisation connue : Voilier d'exploration.

Signification du nom : La Boudeuse est un nom qui a été porté par de nombreux navires de la marine française, dont récemment par un patrouilleur affecté à l'océan Indien et aujourd'hui retiré du service. Ce nom n'est pourtant pas très flatteur, évoquant une personne mécontente qui fait la moue ou qui se replie dans son coin.  La Boudeuse la plus célèbre est la frégate avec laquelle  Louis-Antoine De Bougainville a été le premier capitaine français    à réaliser le tour du Monde entre 1766 et 1769. L'expédition fut une grande réussite géographique et scientifique. Sur les équipages des 2 navires (La Boudeuse était accompagnée par l'Étoile), seuls 7 marins manquaient au retour à Saint-Malo, ce qui était un bon résultat, eu égard aux conditions déplorables de vie en mer à l'époque à elle seule, La Boudeuse avait 214 marins à bord).
   Construite à Nantes en 1766, la Boudeuse de Bougainville a  participé à la guerre d'indépendance des USA, puis a réalisé des exploits pendant la révolution.  Elle a été retirée du service et détruite en 1800. Une belle carrière, à une époque où les navires de guerre étaient souvent détruits au combat ou faisaient naufrage sur des récifs. Cette frégate de 32 canons mesurait 40 mètres de long et déplaçait 550 tonnes.
     La Boudeuse actuelle est nommée ainsi en hommage à la frégate de Bougainville. C'est  le second bateau de ce nom ayant appartenu à Patrice Franceschi : le premier était une jonque en bois de 30 m (ancienne Song Saigon) avec laquelle il a mené une campagne d'exploration dans les îles indonésiennes, les Philppines et d'autres îles de l'Océan Indien et du Pacifique.
 
Longueur hors-tout : 46 m
Longueur de la coque : 34,1 m
Longueur à la flottaison :  m
Largeur maximale : 7 m
Tirant d'eau maximal : 2,7 m
Tirant d'air : m
Déplacement : 250 t .
Surface maxi de voilure : 700 m²

État : Ketch harenguier hollandais plusieurs fois modifié ;  rallongé, dépourvu de son gréement, puis restauré et regréé en trois-mâts. Restauré en 2004 - 2005  à Camaret (Finistère)

Avant : Étrave verticale, sans guibre ni gaillard d'avant  ;  pas de figure de proue  Beaupré en 1 seule partie. Têtes de dragons peints sur chaque bord (la jonque avait des peintures du même genre).




Arrière : à voûte ;  gouvernail à tube de jaumière ; dunette .



Coque : Noire. Large bande blanche à faux sabords noirs

Superstructures : 2 roufs sur le pont , en arrière du mât de misaine et du grand mât.
                             
   La Boudeuse  a été lancée en Hollande  en 1916, sous le nom de Mari, pour pêcher le hareng en mer du Nord.  les lignes de la coque font d'ailleurs penser à des ketchs néerlandais comme LotosIris ou Tecla. Le navire a rejoint Karlskrona  et est devenu suédois en 1931, après une courte période sous pavillon allemand. Motorisé, avec un gréement réduit, il a servi alors de caboteur. En 1942, le bateau a été "jumboïsé" : un tronçon de 6,4 m a été rajouté au milieu de la longueur  et il devenait un simple caboteur à moteur.

                                  Cette photo du ketch hollandais Iris (27 m de longueur de coque),
                                 lancé en 1916 à Vlaardingen comme La Boudeuse, laisse imaginer
                                       la silhouette de ce navire  lors de ses premières années.

    Déclassé comme navire de commerce en 1970, il a été transformé en voilier par des suédois passionnés et a servi de voilier de croisière pour passagers payants. il a même réalisé un tour du Monde.
     Le voilier a été acheté en 2003 par Patrice Franceschi, pour remplacer la jonque "La Boudeuse" qu'il ramenait d'Asie à l'issue d'une campagne d'explorations en Asie du Sud-est (entre les îles Andaman et les îles Salomon, entre 1999 et 2001) et qui a fait naufrage dans les parages de l'île de Malte.
   Patrice Franceschi est un marin, aux multiples activités qui a réalisé de nombreuses expéditions, terrestres et maritimes, en Afrique, en Amérique du Sud, en Océanie, etc. Il a été président de la société des explorateurs français. après le naufrage de sa jonque, il a racheté ce trois-mâts suédois, qui à l'époque s'appelait Vida. Ramené à Brest et rebaptisé La Boudeuse, le navire, rénové à Camaret, a entamé un premier tour du Monde à la rencontre des Peuples de l'eau, entre 2004 et 2007 : un peu ce qu'avait fait Bougainville, le désir de conquête en moins. Le voilier était alors immatriculé à Bastia (Patrice Fanceschi est d'origine corse).
    Après une nouvelle restauration et un passage par Paris (nécessitant évidemment démâtages et remâtages), La Boudeuse est repartie de Fécamp, puis de Brest, à l'automne 2009, pour une longue campagne scientifique. L'équipage a dû arrêter sa mission en Amazonie.par manque de financement. Cette mission, patronnée par le gouvernement français dans le cadre du Grenelle de l'Environnement était destinée à étudier l'influence des activités humaines modernes sur la Nature (océans, fleuves) et sur les peuples, autour de l'Amérique du Sud. Elle n'était apparemment pas accompagnée des subventions nécessaires;.
  L'équipage comprend normalement 26 personnes il y a renouvellement au cours de l'expédition (près de 100 personnes en ont fait partie) mais une quinzaine de marins sont des permanents.
    La Boudeuse a failli être mise en vente, mais est finalement revenue à Brest fin août 2010. En septembre, elle a  rejoint Nantes, où elle était amarrée presque en face du poste du Belem  ;  jusqu'en juin 2012,  le navire  pouvait encore être visitée moyennant une somme relativement modique. L'expédition a fini par  trouver un financement ; le voilier a quitté la Loire Atlantique en juillet 2012, et a été restauré à Saint-Brieuc, puis à Cherbourg, puis enfin à Saint-Vaast la Hougue. Lors de la nouvelle expédition,  le navire devait servir de bateau-école. Il devait emmener de jeunes lycéens, choisis par leur commune (4 par commune, sur concours). 8 étapes auraient permis, à 128 jeunes en tout, de faire un tour de l'Amérique du Sud, avec passage par Dakar, le cap Horn, l'île de Pâques, les Antilles et les Bermudes. L'association des maires de France était le principal partenaire de l'expédition. La Boudeuse devait quitter son port d'attache en octobre 2012 et revenir en France en avril 2013. Le projet ne s'est  toujours pas concrétisé. Après plusieurs mois passés à Fécamp, son port d'attache, le navire s'est amarré à Saint-Malo en juin 2013  Il  y  est resté une partie de l'été. Puis il a participé à un rassemblement de grands voiliers aux Pays-Bas (Sail De Ruyter, à Vlissingen, en Zélande). .Début septembre 2013, il s'est à nouveau amarrée à Nantes, au même poste que 2 ans auparavant ; il a ensuite reçu l'ordre de trouver un autre port (fin mars 2015) ; on peut avoir des nouvelles sur le site officiel de la Mission Terre - Océan, s'il est mis à jour (pour l'instant, la dernière mise à jour date de septembre 2013).

La Boudeuse à Nantes en septembre 2014
   De septembre 2015 à Janvier 2016, La Boudeuse s'est amarrée à un quai de Paris,  face à la grand bibliothèque François Mitterand, et servira de cadre à des animations et à des conférences sur le climat. Elle devait y rester 4 mois ; mais, début 2017, elle y est toujours...

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